Année : 2021
Dimensions : 130 x 97
Technique : Acrylique sur toile
Extrait du Cahier toilé II :
« J’ai (à peu près) terminé ce matin (1er décembre 2021) une toile de 60 que j’intitule Bagatelle. Elle travaille, dans une inspiration vaguement vangoghienne, les complémentaires dont la combinaison m’a donné du mal. Le titre fait référence au jardin de Bagatelle dont les parterres sont si beaux au printemps, mais non moins à l’acception triviale, proche de futilité, qui dit l’estime dans laquelle je tiens certains de mes petits travaux…
[…]
J’avais raison d’écrire “(à peu près)” car le tableau m’a gratifié d’une leçon de peinture dont je ne mesure pas encore tout à fait le prix. En effet, estimant l’avoir terminée, j’ai épinglé au mur la toile , ainsi que j’en ai l’habitude afin de la voir “vivre” et de vérifier sa résistance au regard soutenu. L’ayant travaillée au sol, je ne l’avais jamais vue qu’à l’horizontale. Verticalisée, stupeur : la toile est toute bancale, affreuse dans sa composition chaotique que la beauté des couleurs ne parvenait pas à sauver ! Je pensais d’abord la détruire tant elle me paraissait ratée mais laissais passer la nuit, tout au long de laquelle elle me hanta. Le lendemain, le désastre était toujours là mais je voyais maintenant ce qui en était la cause principale : le décrochage de la ligne sinusoïdale partageant la toile en son quasi milieu. Constituée de deux segments, la courbe se faisait pour ainsi dire plane, cassant le mouvement du tableau. Ce phénomène, éclatant sur la toile dressée, m’était resté inaperçu sur la toile couchée… Etrange découverte qui me donne à penser. »