Année : 2021

Dimensions : 71 x 48

Technique : Acrylique sur toile 

Extrait du Cahier toilé II :

« Il y a bien sûr le Paravent des glycines qui est « référencé » mais Le jardin Muller est, d’une certaine manière, mon premier tableau explicitement figuratif. A sa façon, il a été peint « sur le motif », sinon que ledit motif est une photographie prise il y a plusieurs années pour ce que m’avait frappé le rapport de couleurs qu’offrait le jardin de mon voisin ce jour-là.

La photographie était donc, d’un certain point de vue, un « tableau » déjà : j’avais tenté de saisir ce qui, dans le réel, m’avait saisi. Le tableau entrepris en avril est lui-même une interprétation de la photographie-base. C’est dire que le « réel » est loin ! N’empêche : pour la première fois, j’ai compris cette défense que Bonnard oppose au motif, sa crainte de se laisser envahir et sa préférence à travailler à l’atelier, quitte à retourner voir le motif de temps en temps comme pour vérification. Moi aussi, toute modestie gardée, j’ai ressenti cette tyrannie du motif, la compulsion de ressemblance qu’il induit pour certains détails. Il m’a fallu lutter pour me soustraire à ses injonctions dont la satisfaction attirait ma peinture vers le genre dit « naïf“ (notamment le petit pan de mur gris avec sa grille et sa palissade dont la rectilignité continue à me gêner). Je me suis bien sûr émancipé de la « couleur locale » mais, sur plusieurs points, le réel m’a contraint.

Je ne sais au total que penser de cette toile qui, parfois, m’afflige et, d’autres jours, me séduit. Il y a en elle, me semble-t-il, un côté attendrissant de « peintre du dimanche » qui n’ne se trouve dans aucun autre de mes tableaux. »